mardi 18 décembre 2012

Tribune / Aulas : le nouvel Abraracourcix du foot français

La France ne parle que de l'affaire Depardieu et de son exil fiscal. Heureusement pour lui, l'interprète d'Obélix (et aussi de Cyrano au passage) semble avoir retrouvé Abraracourcix, chef du villages des irréductibles, en la personnes de Jean-Michel Aulas. Survivant de la bataille du Parc des Princes (et non d'Alésia pour le coup), le président de l'OL se part désormais d'un manteau de victime. Lui qui a longtemps été le dominateur et arrogant Jules César de la Ligue 1, il est désormais dans les braies du chef gaulois.

César contre Abraracourcix ?


Tout avait pourtant bien commencé. Jean-Michel Aulas, beau perdant (sisi) rendait hommage à son homologue parisien, Nasser Al-Khelaïfi. Bien que frustré par le résultat (résumé ici), le boss de l'OL avouait être "heureux pour Nasser. Il a un investissement tel qu'il faut le rentabiliser". Une manière de souligner la performance des Parisiens sur le terrain. Entre hommes d'affaires, on finit toujours par s'entendre finalement. Mais patatra, Zlatan pointe le bout de son crampon qu'il plante dans le crâne de Dejan Lovren. Sympa. Ni une ni deux, réaction immédiate du JMA des grands jours, celui qui crie au scandale et défend ses joueurs sans retenue. Peu après avoir salué "Nasser", Aulas en appelle donc à la commission de discipline pensant que le geste du suédois "aurait pu mériter un carton rouge". Ajoutant, sûr de lui, que Ibra aurait agit "volontairement". C'est là que Léonardo se fâche !

Le méchant Léonardo

"J'ai été blessé au plus profond de moi-même par des déclarations que j'ai trouvé méchantes et malvenues" déclare, meurtri, Jean-Michel Aulas. Mais qu'a donc dit Léo pour que le président de l'OL rentre sous la carapace de Calimero ? Réponse : "Lyon on les a maîtrisés, surtout en seconde période, c'est la réalité. Jusque là, rien de bien méchant. Aulas, on dirait qu'il cherche à justifier cette défaite (en râlant sur la faute de Zlatan). Mais vous savez ce que ses propos traduisent à mes yeux ? Un complexe d'infériorité." Le mot est lâché : complexe d'infériorité. C'est un crime de lèse majesté que vient de commettre le vice champion du monde 1998.

Aulas s'est pris le poids d'une gloire déjà passée en pleine figure. Qui aurait osé parler ainsi au tout puissant patron de l'Olympique lyonnais, le club ultra dominateur des années 2000 ? Mais Jean-Michel est désormais passé dans le rôle du petit qui scrute le géant parisien. Sa position de victime est loin d'être idiote. Par cette déclaration larmoyante, ponctuée d'un magnifique : "L’O.L. rappelle au directeur sportif du P.S.G. que l’usage et le devoir en France veulent qu’un président de club défende l’intégrité des joueurs en général et celle de ses joueurs en particulier", il se fait ainsi le symbole de 19 équipes de Ligue 1 qui vont se faire marcher dessus (au sens figuré pour le coup) par le PSG. Plus que le patron de l'OL, Aulas devient l'Abraracourcix du petit village regroupant les clubs de France face à l'impérial parisien. Un village de fou dans lequel le poissonnier (Marseille) et le forgeron (Saint-Étienne) se bagarrent sous le regard dudit chef (Lyon).

Combat des chefs

A l'inverse du célèbre tome d'Astérix, au cours duquel le chef gaulois l'emporte face à un vil homologue collaborateur, il n'est pas dit que ce combat trouve un vainqueur. En effet, même si toute cette histoire s’essoufflera d'elle-même avec les vacances, le retour de la Coupe de France et d'Europe etc ... il n'est pas impossible que cette rivalité soit le leitmotiv de la seconde partie de la saison.

Mais est-ce qu'il y a un avenir à une telle confrontation ? Pour Paris, non. Pour Lyon, oui. Car Nasser Al-Khelaïfi n'a qu'un objectif en tête : faire aimer son club en France. Ca ne vous rappelle personne ? Un président médiatique qui voulait faire de son club le plus fort, et le plus adoré des Français ? Jean-Michel Aulas. Il n'a qu'une envie, faire échouer le PSG là où il a lui même butté : gagner le cœur des Français. Car à travers toutes ces histoire, finalement, de gros sous, il est avant tout question de cœur. C'est pas beau le football français ?

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