vendredi 21 décembre 2012

Sortie culturelle : Lyon au XVIIIe siècle (musée Gadagne)

Lancée le 22 novembre dernier, l'exposition Lyon au 18e : un siècle surprenant au musée Gadagne (Lyon 5e) s'est enfin ouverte à moi. Ayant quelques connaissances sur le sujet, je ne pouvais pas ne pas y aller. Impressions.

Cour intérieure du musée

Voyage temporel. Moins riche qu'au XVIIe siècle, et méconnu par rapport au XIXe siècle, le Lyon du XVIIIe siècle reçoit enfin un hommage digne de son rang grâce au musée Gadagne. Dernier siècle de l'Ancien Régime, le XVIIIe siècle est celui des bâtisseurs, des intellectuels et de la famille Neuville de Villeroy qui gouverne la ville et la région.

Les concepteurs de cette exposition en profitent d'ailleurs pour surfer sur la vague de la Confluence. La première partie est en effet consacrée aux urbanistes Soufflot et Perrache. Leur tâche était à l'époque de proposer une rénovation de la Presqu'île, attaquée alors par l'instable confluence qui pointait le bout de son nez à quelques hectomètres de l'abbaye d'Ainay.

L'exposition s'attarde aussi - et à juste titre - sur le fonctionnement du pouvoir municipal. Un sujet complexe. Tantôt dominé par les échevins (religieux) ou par les intendants du roi, l'exposition arrive à expliquer clairement la situation politique à l'époque dudit siècle. Une mission peu évidente lorsqu'on parle de l'Ancien Régime, époque où les jurisprudences sont multiples et complexes à saisir. Du moins au premier abord.

Culture matérielle et culture tout court

L'exposition rend également hommage au luxe intérieur des appartements lyonnais dans la troisième salle de l'exposition.

meubles lyonnais

Au-delà des trois chaises et du gros bahut, cette partie de l'exposition a le mérite de montrer avec quel outil l'historien arrive à connaitre l'intérieur des appartements lyonnais : les inventaires après décès. Illisibles pour le profane, ces précieux documents (dont deux exemplaires sont visibles) sont les meilleurs amis (ou ennemis, tout dépend de la difficulté du document) de l'historien. Le visiteur a donc l'occasion de comprendre par où passe le travail minutieux et fastidieux du scientifique.

C'est également l'occasion de faire quelques découvertes, comme l'existence d'armuriers lyonnais spécialisés dans la conception d'armes à feu. Ces mêmes armes qui ont permis aux protestants, pendant les guerres de Religion, et aux révolutionnaires de détruire les statuts religieuses disséminées dans les rues de Lyon (1).

Marie Pétard rue de la fronde ?

L'exposition mentionne également l'activité culturelle lyonnaise de l'époque. La musique, la médecine, la danse mais surtout la philosophie des Lumières. Même si on est plongé dans une foule de documents, surtout des livres, on arrive tout de même à se rendre compte de l'activité culturelle de la ville.

Bref. L'exposition est courte mais intense. Si vous avez l'occasion, allez-y et lisez toutes les informations sinon ça sert à rien ...

(1) : pour le coup je fais un peu dans le raccourci je l'avoue mais j'ai la flemme de rentrer dans le détail des conflits religieux ayant eu cours à Lyon.













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