lundi 11 février 2013

La trêve hivernale, le mal lyonnais ?

La neige est tombée sur Lyon et l'Olympique lyonnais ce week-end. Sans influencer le match contre Lille (défaite 1-3) ce dimanche, cette intempérie de saison symbolise le mal qui touche l'OL depuis la reprise de janvier : l'hiver. Ou plutôt la coupure hivernale. Ce facteur x qui pourrait expliquer le faible niveau de jeu affiché par Lyon contre Ajaccio et Lille.


Ohé ohé ! Capitaine abandonné !

Six matchs, deux victoires, 3 défaites (dont une au tir au but) et 1 match nul. Maigre bilan pour l'Olympique lyonnais depuis la reprise, le 6 janvier dernier. Une mauvaise passe qui a commencé par une surprenante élimination contre Épinal en Coupe de France. Il semblerait donc que l'OL, à égalité de points avec le PSG à l'issu de la 19e journée et une victoire sans appel (3-0) contre l'OGC Nice, ait mal digéré la coupure hivernale. Cette trêve, souvent salvatrice pour les petites équipes, a donc rompu la dynamique d'un groupe qui marchait sur l'eau, tant son rendement était surprenant. Désormais, les hommes de Rémi Garde accusent 6 points de retard sur Paris, et ne produisent plus rien depuis deux matchs, à l'image de Steed Malbranque, véritable moteur de cette équipe.

Un seul être vous manque ...


Très bon à l'issu de la phase aller du championnat, Malbranque pédale actuellement dans la semoule.
En effet, le franco-belge (33 ans) n'est plus tout jeune. Et en vieillissant, les sportifs de haut niveau doivent à tout prix garder le rythme. Comme le font les Henry et Beckham qui reviennent en Europe dès que la saison américaine de MLS se termine. De plus, le milieu lyonnais a passé la majeure partie de ses hivers de footballeur anglais à jouer car la Premier League n'a pas de trêve. Mais cet hiver, Malbranque avoue sur le site de l'OL avoir "coupé avec le foot tout en regardant quelques résultats anglais". Une erreur ? Peut-être.

Sans l'incriminer, sa baisse d'efficacité a eu un impact immédiat sur le rendement du collectif puisqu'il en est le rouage principal. Lui, le relayeur, l'accélérateur du milieu de terrain qui arrivait à se débarrasser de deux ou trois joueurs à chaque passe, ou à chaque coup de rein. Mais depuis quelques matchs, l'OL ne montre plus rien.

Même s'il ne pense pas avoir un tel rôle au sein du jeu lyonnais, Malbranque explique que l'OL est d'abord "un collectif, pas une somme d'individualités. Collectivement, nous étions bien huilés. [...] On doit retrouver notre fluidité. Mon cas personnel n'a aucun rapport avec ça !"
Sans être totalement vraie, cette déclaration rappelle tout de même que les problèmes collectifs sont avant tout le problème du coach.

Une tactique inconstante


Dispositif tactique aléatoire, défense changeante et le problème Lisandro. C'est l'équation a trois inconnues que Rémi Garde se doit de résoudre. Mais le coach lyonnais ne tranche pas, il hésite. Et la trêve y est une fois de plus pour quelque chose. Fini l'élan de victoires, le train-train quotidien à cause de la pause hivernale. Et avec la reprise, on reprend tout à zéro. Le staff travaille en fonction du mercato (qui n'a pas eu de véritables incidences) et des personnalités comme Lisandro.

Blessé lors des deux derniers matchs de l'OL, l'attaquant argentin a réclamé la tête - non pas du coach - mais de l'attaque, habituellement occupée par Gomis. Fini le côté gauche où le petit argentin doit jouer des coudes pour s'imposer, allant ainsi contre son jeu. Le gaucho veut marquer. Mais pour cela, il faut des ballons, or le milieu de terrain pose problème.

Et à l'image de Malbranque, le milieu de janvier : Gonalons - Malbranque - Fofana n'arrive pas à alimenter l'attaque lyonnaise en ballons. Car si le milieu contrôle le cuire, il n'en fait absolument rien ! L'OL joue comme une équipe de handball mais sans la finition, et surtout, sans créateur puisque Garde (sauf hier contre Lille) ne titularise plus de numéro 10. Mais à leur décharge, les joueurs sont aussi victimes des différents dispositifs tactiques mis en place par Rémi Garde.

Entre le 4-3-3 (avec Gomis en pointe) et le 4-2-3-1 (Lisandro en 9), le cœur du coach lyonnais balance. Difficile de progresser dans de telles conditions. Car l'OL doit sa réussite à sa stabilité tactique avant tout, or ce n'est plus le cas aujourd'hui. La faute probablement à un effectif trop jeune au sein duquel il est difficile de faire sortir des patrons.

Et une défense à la rue

Cette inconstance a également des effets sur la défense qui était plutôt rassurante depuis le début de l'exercice 2012-2013. Mais depuis le 6 janvier, la donne a changé : l'OL a encaissé 10 buts en 6 matchs. C'est trop.
Umititi est promené à gauche et au centre de la défense, et Lovren prend trop de cartons. Contrairement à Milan Bisevac, le Croate est loin d'être rassurant. Et sans défense solide, les résultats ne suivront pas.

Rémi Garde va donc devoir remettre de l'ordre dans la maison OL en retrouvant une équipe qui joue ensemble. Une équipe où un numéro 10 - Grenier ou Gourcuff - parvient à créer le danger. Reste à voir comment l'équipe jouera contre Tottenham. Une défaite serait lourde de conséquence et pourrait encore aggraver la baisse de morale des Lyonnais.

Affaire à suivre. 

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