vendredi 26 avril 2013

Mariage pour tous : le vrai visage des opposants à Lyon

Après des mois de débats, la loi sur le "mariage pour tous" a enfin été adopté hier (23/04) par l'Assemblée nationale en dernière lecture. Fêté au palais Bourbon par les députés de la majorité, ce vote historique a également été célébré par quelques 1500 partisans place Bellecour, tandis qu'une centaine d'opposants contestaient ce vote avec violence.

1500 personnes joyeuses place Bellecour en ce 23 avril

La place Bellecour était en fête deux heures après le vote du "mariage pour tous". Ballons de toutes les couleurs et musique étaient de mise autour d'une bière. Après des mois de lutte en faveur de cette union pour tous, la communauté homosexuelle (et aussi la gauche) lyonnaise pouvaient enfin exprimer sa joie. Fini les manifestations sérieuses au cours desquelles les pro-mariage devaient expliquer, démontrer, pourquoi ils soutenaient cette loi. En effet, ces rassemblements étaient souvent très - trop - "sérieux", et donc loin d'être joyeux. A l'inverse des grands rassemblements des "anti" dont l'humeur a changé du tout au tout.

Les "ennemis" de la démocratie ?

Fini les impressionnants défilés "bon enfant" dans lesquels les parents exhibaient leur progéniture, sous prétexte de défendre les intérêts de la famille. Fini la foule massive plus imposante que les petits rassemblements menés par les différentes associations d'homosexuels. Hier, la bonne ambiance a changé de camp et les opposants ont montré un nouveau visage, celui de la colère et de la haine de la démocratie. Car, quoiqu'on en dise, c'est le pouvoir démocratique qui a promu cette loi et non un décret autoritaire.
Cette démocratie, les contestataires semblent ne pas la digérer puisqu'ils ont tenté de déplier des banderoles en plein milieu de l'Assemblée nationale, ces "ennemis de la démocratie" comme l'a clamé à juste titre Claude Bartolone, le président de l'hémicycle.

Qui sont ces "ennemis" ? Bien souvent des groupes d'extrême droite (les Jeunesse nationalistes par exemple) ou des mouvements catholiques "traditionalistes" comme Civitas, voire les deux comme le "Printemps français" (article sur "Droites extrêmes" (Le Monde) ici) issu d'un groupe "contre-révolutionnaire".

Composées de jeunes hommes, et quelques filles par-ci par-là, ces cellules politico-religieuses motivées exposent à la lumière toutes les tendances idéologiques dangereuses qui restaient - jusqu'ici - tapies dans l'ombre, cachées au milieu des centaines de familles participant aux "manifs pour tous". Si leurs membres se limitaient aux tentatives d'intimidation à Lyon (manif du 17 novembre [1] et attaque du siège du PS [2]), ils sont passés à la vitesse supérieure mardi soir en tentant de bloquer l'autoroute A6 (lire ici), tandis que leurs congénères parisiens jetaient des pavés sur les forces de l'ordre.

Come back

Depuis, c'est le calme plat dans les rues de Lyon. Les deux camps semblent s'être autorisés une pause bien méritée vu l'énergie qu'ils ont mis dans leur cause respective. Hélas, ça ne devrait pas durer. La "manif pour tous" battra le pavé parisien le 26 mai prochain, et probablement au moment du vote sur la PMA (s'il se fait). Encore faut-il que le Conseil constitutionnel valide la loi Taubira ...
Bref, les houleux débats sur cette question "sociétale" risquent d'enflammer les plateaux télés encore plusieurs semaines.

[1] 3 ou 4 membres des Jeunesses nationalistes présents en fin de cortège avec bondit sur un drapeau arc-en-ciel exposé sur la porte d'entrée d'un bar rue Constantine
[2] http://www.lyonmag.com/article/52350/operation-coup-de-poing-des-jeunesses-nationalistes-a-la-fede-ps-du-rhone

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